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RĂ©sumĂ©s La contraception Ă©tait gĂ©nĂ©ralement condamnĂ©e dans le judaĂŻsme comme dans le christianisme des premiers siĂšcles, avec plus ou moins de sĂ©vĂ©ritĂ© ou de tolĂ©rance, en tant quâatteinte Ă la Loi divine, qui fait un devoir Ă lâhomme de procrĂ©er. Mais il existe aussi une autre forme de condamnation des pratiques contraceptives, liĂ©e Ă lâinterdiction de verser le sang. Peu prĂ©sente dans le judaĂŻsme rabbinique, on la trouve exprimĂ©e diffĂ©remment chez les premiers PĂšres, selon quâil sâagisse de condamner le retrait, lâusage de potions stĂ©rilisantes ou le recours Ă des abortifs prĂ©coces - Ă©tant entendu que les Anciens distinguaient mal entre un abortif prĂ©coce et un contraceptif. Le terme dâhomicide est employĂ© â trĂšs inĂ©galement - pour chacune de ces pratiques, sans quâil soit vĂ©ritablement tenu compte des diffĂ©rentes doctrines de lâanimation de lâĂȘtre humain dĂšs lâexpulsion de la semence dans le cas de lâonanisme, dĂšs la conception, au fur et Ă mesure de la croissance de lâembryon ou mĂȘme seulement Ă la naissance. Contraception used to be banished in the Jewish as well as in the Christian practice in the first centuries, with degrees of severity or tolerance that varied. It was condemned as a breach of Divine Law, which makes it a duty for humankind to procreate. But there is also another form of condemnation of contraceptive practices, linked with the bar on the pouring of blood. This form is only slightly present in rabbinic Judaism, and is expressed in a variety of ways by the first Fathers, depending on what is condemned withdrawal, using sterilizing potions or precocious abortive devices, even though in those days people found it difficult to make a difference between precociously abortive and contraceptive methods. The word homicide » is used - without any reguÂlarity - for each of those practices, without anyone really taking into account the various doctrines about the soul entering the human being as early as the semen was expulsed, as early as the embryo was conceived, or while the embryo grew or even only at the moment of de page EntrĂ©es d'index Haut de page Texte intĂ©gral 1 Gn 9, 5 Je demanderai compte du sang de chacun de vous. Jâen demanderai compte Ă tous les anima ... 2 Ex 20,13 tu ne tueras pas ». 3 Ă paraĂźtre dans la Revue dâHistoire et de Philosophie Religieuses de Strasbourg. Sur la question de ... 1Dans la tradition biblique, lâinterdiction de verser le sang figure parmi les plus anciennes elle apparaĂźt dĂ©jĂ dans la bĂ©nĂ©diction de NoĂ© aprĂšs le dĂ©luge1, et elle est renouvelĂ©e dans les commandements que YahvĂ© prescrit Ă MoĂŻse au SinaĂŻ, sous la forme dâune interdiction du meurtre2. Lâobjet de la prĂ©sente enquĂȘte est dâĂ©tudier lâun des cas oĂč lâinterdiction ne sâapplique pas en toutes circonstances, parce que la victime nâest pas nĂ©cessairement perçue comme un ĂȘtre humain, formĂ© selon lâimage et selon la ressemblance », et, en tant que tel, protĂ©gĂ© par la loi de Dieu. Elle sâĂ©tendra des textes bibliques aux Ă©crits patristiques, en explorant au passage quelques extraits du Talmud propres Ă Ă©clairer par comparaison la position des PĂšres. La particularitĂ© de cette enquĂȘte sera de relier lâinterprĂ©tation de lâinterdiction de lâhomicide de lâenfant dĂšs avant sa naissance aux doctrines philosophiques ou mĂ©dicales qui Ă©voquent lâanimation de lâembryon - partant du principe que, lĂ oĂč il nây a pas dâĂąme humaine, il nây a pas non plus, en thĂ©orie, meurtre dâun ĂȘtre humain. Mais, pour dâĂ©videntes raisons Ă©ditoriales, le prĂ©sent article ne traitera que de la contraception considĂ©rĂ©e comme un homicide », abandonnant les problĂšmes liĂ©s Ă lâavortement Ă une autre Ă©tude3. 4 Sur la doctrine dâHippocrate, voir le traitĂ© hippocratique De generatione,5-6 ; sur celle de DĂ©mocr ... 5 Sur la question, voir nos quatre Ă©tudes La conception virginale chez les premiers PĂšres de lâĂg ... 6 Voir Soranos, Gynaecia, I, 43 La conception est une rĂ©tention prolongĂ©e de la semence, ou dâun ... 7 Voir Aristote, De generatone animalium, II, 4, 739 b ; Tertullien, De carne Christi, 19, 3-4 ; etc. 8 Lâexpression zĂŽopoion sperma apparaĂźt, entre autres, chez Cyrille dâAlexandrie, Fragmenta commentar ... 2On ne peut en effet Ă©tudier les diffĂ©rentes positions des Anciens sur la contraception et lâavortement sans prendre en compte leurs doctrines de la procrĂ©ation. Or, si les plus anciens Grecs, tels Hippocrate et certains des philosophes prĂ©socratiques - suivis, Ă lâĂ©poque romaine, du mĂ©decin de Pergame, Galien - considĂ©raient que la vie naissait de lâunion de deux semences, lâune masculine et lâautre fĂ©minine, et quâainsi, aucune des deux semences ne pouvait ĂȘtre considĂ©rĂ©e par elle-mĂȘme comme Ă©tant un ĂȘtre vivant, mĂȘme en puissance4, il semble que, aussi bien chez les Juifs hellĂ©nisĂ©s que chez les chrĂ©tiens, ce fut la doctrine aristotĂ©licienne qui ait eu la prĂ©fĂ©rence5. Selon Aristote, il nâexiste de semence que masculine câest le sperme ; la femelle ne possĂšde pas de semence productive, mais fournit seulement la matiĂšre du dĂ©veloppement du fĆtus, essentiellement par son sang ; ainsi, selon le schĂ©ma aristotĂ©licien, le mĂąle est censĂ© apporter la forme de lâindividu Ă naĂźtre par sa semence, tandis que la femme fournit Ă la semence retenue en son sein grec sullĂšpsis, latin conceptio6 la matiĂšre destinĂ©e Ă constituer les masses charnelles de lâembryon. Lâimage employĂ©e par Aristote pour expliquer le processus est celle de la pressure le sperme qui caille le fromage le sang menstruel de la femme la forme est bien Ă©videmment dans la pressure, tandis que le lait constitue la matiĂšre7. Câest cette semence masculine qui est porteuse de vie8, qui est, dâune certaine maniĂšre, vivante »... 1. La contraception masculine lâonanisme 3Il peut paraĂźtre Ă©trange Ă nous autres Modernes de faire figurer lâonanisme parmi les cas frappĂ©s par lâinterdiction de lâhomicide. Or, nous verrons que certains Ă©crivains ecclĂ©siastiques soutenaient une forme dâanimation empsuchia du sperme, ce qui peut ouvrir la voie Ă la condamnation de lâonanisme comme sacrifice dâune Ăąme psuchĂš ou dâun ĂȘtre vivant zĂŽon animĂ© empsuchos. 9 Gn 1,18 crĂ©ation de lâhomme ; renouvelĂ© en Gn 8,17 NoĂ© ; voire en Gn 17,6 Abraham. 4En fait, dans lâancien judaĂŻsme, lâonanisme câest-Ă -dire lâĂ©jaculation hors du sein de la femme, lors dâune relation sexuelle nâest condamnĂ© que dans la mesure oĂč il va Ă lâencontre de la Loi, qui enjoint Ă lâhomme de procrĂ©er9. Laisser perdre la semence, câest sacrifier une possibilitĂ© de vie, comme le fait OnĂąn, dans le rĂ©cit de la GenĂšse 38,7-10 Er dĂ©plut Ă YavhĂ©, qui le fit mourir. Alors [son pĂšre] Juda dit Ă OnĂąn Va vers la femme de ton frĂšre, remplis avec elle ton devoir de beau-frĂšre et assure une postĂ©ritĂ© Ă ton frĂšre. » Cependant OnĂąn savait que la postĂ©ritĂ© ne serait pas la sienne et, chaque fois quâil sâunissait Ă la femme de son frĂšre, il laissait perdre Ă terre pour ne pas donner de postĂ©ritĂ© Ă son frĂšre. Ce quâil faisait dĂ©plut Ă YavhĂ©, qui le fit mourir lui aussi. 5Le crime dâOnĂąn semble gravissime, puisque Dieu le punit de mort. Toutefois, selon le rĂ©cit de Gn 38, il nây a faute et chĂątiment, semble-t-il, que parce quâOnĂąn ne se soumet pas Ă la rĂšgle du lĂ©virat, qui oblige un frĂšre Ă sâunir Ă la femme de son frĂšre mort sans enfant afin de lui assurer une postĂ©ritĂ© ce nâest donc sans doute pas le geste en soi qui est condamnĂ© et puni par Dieu, comme une faute contre une vie, actuelle ou potentielle, celle contenue dans le sperme, mais la transgression de la Loi divine qui impose Ă chacun de sâassurer ou, dans ce cas prĂ©cis, dâassurer Ă autrui une descendance. 10 Talmud de Babylone, Yemabot 63b, citĂ© par P. Brown, Le renoncement Ă la chair virginitĂ©, cĂ©libat ... 11 Voir les textes citĂ©s ci-dessous, concernant la contraception fĂ©minine. 6De fait, dans lâancien IsraĂ«l, cette obligation de donner la vie nâĂ©tait pas considĂ©rĂ©e comme absolue. Certains dâentre les Sages assimilaient le refus de faire des enfants Ă un homicide Quiconque nâaccomplit pas son devoir de croĂźtre et de multiplier, câest comme sâil versait le sang10 ». Mais la plupart dâentre eux bornaient lâobligation en bien des circonstances. Ainsi, le recours Ă toute forme de contraception Ă©tait-il conseillĂ© quand il y avait menace sur lâidentitĂ© mĂȘme du peuple juif, câest-Ă -dire sur lâAlliance, ou quand la vie ou lâintĂ©rĂȘt vital dâun premier enfant Ă©tait menacĂ©11. Voici, Ă titre dâexemple, comment Rabbi EliĂ©zer justifiait lâonanisme pour protĂ©ger la vie dâun premier enfant, contre lâavis de la majoritĂ© de ses contemporains, semble-t-il 12 tB Yemabot 34b, Ă©d. Epstein, p. 215 = Ă©d. Goldschmidt, p. 426 ; rĂ©fĂ©rence fournie par Congour ... Durant les trente-quatre premiers mois [de lâallaitement], on doit battre dedans et dehors [par allusion au coĂŻt interrompu] ; telles sont les paroles de R. EliĂ©zer. Les autres lui dirent Pareilles pratiques ne sont rien dâautres que les pratiques dâEr et dâĂnan...12 7Le sens de la halacha est clair le mal que reprĂ©sente le moyen, Ă savoir aller contre la rĂšgle divine qui impose de procrĂ©er, est jugĂ© moindre que celui que reprĂ©sente la fin, Ă savoir empĂȘcher une grossesse que le Sage juge non souhaitable, en lâoccurrence celle dâune femme qui allaite dĂ©jĂ , et qui ne pourra pas donner son lait ou ses soins Ă un autre enfant. 8En revanche, dans un contexte trĂšs diffĂ©rent, celui de la polĂ©mique contre le paganisme, Philon et Flavius JosĂšphe, opposant les mĆurs juives Ă lâincontinence paĂŻenne, rappellent avec fermetĂ© lâobligation de procrĂ©er au nom de la loi naturelle 13 Philon, De specialibus legibus, 3, 36. - Tous ceux qui se font un art dâĂ©touffer sbesin les semences au moment mĂȘme oĂč ils les rĂ©pandent sont des ennemis dĂ©clarĂ©s de la Nature13 ; 14 Flavius JosĂšphe, Contra Apionem, II, 234, 199. - La loi ne connaĂźt quâune seule union, lâunion naturelle avec la femme, et seulement si elle doit avoir pour but de procrĂ©er14. 9Philon trouvera en ClĂ©ment dâAlexandrie un disciple 15 ClĂ©ment, Paedagogus, II, 10, 95, 3 ; beau passage, qui unit la morale stoĂŻcienne Musonius Rufus, X ... Sâunir sans chercher la procrĂ©ation, câest outrager la nature [...]. Le mariage, câest le dĂ©sir de procrĂ©ation, et non pas lâĂ©vacuation dĂ©sordonnĂ©e du sperme Ăš tou spermatos ataktos ekkrisis, Ă©vacuation qui est contraire aussi bien Ă la Loi paranomos quâĂ la nature15. 10Le vocabulaire employĂ© est celui de lâhomicide sbennumi, Ă©touffer » - une des formes dâinfanticide les plus rĂ©pandues ou de la violation de la loi paranomia, soulignant ainsi le caractĂšre criminel de cette pratique. 16 Voir IrĂ©nĂ©e, Adversus haereses, I, 24, Ă propos de Saturnin et Basilide le mariage et lâenfante ... 11Assez diffĂ©rente est la position des Ă©vĂȘques chrĂ©tiens que sont Ăpiphane ou Augustin, qui condamnent lâonanisme en tant quâil est une acceptation de la jouissance dans la relation sexuelle sans la contrepartie voulue par Dieu, qui est la procrĂ©ation. Ainsi, lâĂ©vĂȘque de Salamine condamne-t-il sĂ©vĂšrement ceux quâil appelle les gnostiques » ou les borborites » pour copuler sans procrĂ©er » ; il dĂ©nonce dans la forme de contraception quâils pratiquent une recherche effrĂ©nĂ©e du plaisir, nĂ©gligeant le fait que leur renoncement Ă la procrĂ©ation est une consĂ©quence de leur pessimisme ontologique, qui leur fait refuser dâenchaĂźner de nouvelles Ăąmes dans la gĂ©nĂ©ration humaine16 17 Ăpiphane, Panarion, 26, 5, 2. Mais mĂȘme sâils pratiquent lâunion sexuelle, ils nâen interdisent pas moins la procrĂ©ation. Leur recherche effrĂ©nĂ©e de la sĂ©duction a pour but le plaisir, et non la procrĂ©ation. [...] Ils parviennent au plaisir, mais recueillent en eux les semences de leur impuretĂ©...17. 18 Galien, Du usu partium, XIV, 9, Kuhn t. 4, p. 183 le sperme est fait de pneuma, en quelque sorte ... 12La pratique Ă laquelle fait allusion la fin de cette derniĂšre phrase, la manducation du sperme, sâexplique aussi, il est vrai, en grande partie par le dĂ©sir de ne pas laisser se perdre lâĂ©lĂ©ment pneumatique contenu dans le sperme qui, nous dit le mĂ©decin Galien, est un mĂ©lange de pneuma et dâeau18. LâidĂ©e est donc bien prĂ©sente que lâonanisme peut entraĂźner une dissipation de la substance spirituelle, celle que vĂ©hicule le sperme, un danger quâa prĂ©cisĂ©ment pour but dâĂ©viter la manducation du sperme quâauraient pratiquĂ©e ces sectes gnostiques. On trouve la mĂȘme rĂ©probation de lâonanisme chez Augustin, Ă propos, cette fois-ci, des manichĂ©ens 19 Augustin, Contra Faustum, 22, 30 ; parali. De moribus ecclesiae catholicae et moribus manichaeorum, ... La loi perverse des manichĂ©ens commande avant tout, Ă ceux qui ont commerce ensemble, dâĂ©viter dâavoir des enfants [...] et leur fait un devoir de rĂ©pandre plutĂŽt par terre leur Dieu [ la semence qui contient une parcelle du Dieu manichĂ©en] par une effusion honteuse, que de le charger dâun lien cruel19. 20 Formule de Bauerschmidt, art. »contraception », dans Fitzgerald dir., EncyclopĂ©die sain ... 13Plus gĂ©nĂ©ralement, Augustin, dans ses traitĂ©s sur le mariage, condamne les pratiques contraceptives comme une amputation du bien inhĂ©rent au mariage20 », mĂȘme sâil nây voit, en lâabsence de tout adultĂšre ou fornication et surtout de toute pratique abortive, quâun pĂ©chĂ© vĂ©niel » 21 Augustin, De adulterinis conjugiis, II, 12. - Câest un acte illicite et honteux illiciter et turpiter que dâempĂȘcher la naissance des enfants dans ses relations mĂȘme avec son Ă©pouse lĂ©gitime. Cet acte, Dieu lâa puni de mort dans Ănan, fils de Juda21. 22 Augustin, De nuptiis et concupiscentia, I, 15, 17. Le recours aux amulettes est connu de Pline, Nat ... - Autre chose est de nâuser du mariage que dans la seule vue dâavoir des enfants, ce qui est exempt de tout pĂ©chĂ©, autre chose est dây chercher une voluptĂ© sensuelle, mais non avec une autre femme que la sienne, ce qui nâest quâun pĂ©chĂ© vĂ©niel. [...] [Mais ceux qui] mettent obstacle Ă la gĂ©nĂ©ration, soit par un vĆu impie [voto malo, peut-ĂȘtre le recours Ă la priĂšre ou Ă la magie, ou tout simplement le respect des pĂ©riodes jugĂ©es non fertiles, voire le coĂŻtus interruptus], soit par une pratique funeste [opere malo, sans doute les pratiques abortives ou infanticides], ne sont pas des Ă©poux, quoiquâils en aient le nom22. 23 Augustin, De bono conjugali, 13, 15 ; Ă opposer Ă 5, 5, citĂ© infra rĂ©fĂ©rence n. 45. 14Ce pĂ©chĂ©, il lâa pourtant rencontrĂ© partout autour de lui, nous dit-il, sans excessive rĂ©probation Jamais, dans les conversations amicales, je nâai entendu un homme mariĂ© ou qui lâa Ă©tĂ© dĂ©clarer quâil ne sâest jamais uni avec sa femme que dans le but dâavoir des enfants23. » 24 Par ex. Contra Faustum, 22, 30, citĂ© supra rĂ©fĂ©rence n. 19. 25 Par ex. De moribus ecclesiae, II, 18, 65, citĂ© supra, n. 19. Voir Hippocrate, De mulierum affectibu ... 26 Par ex. De nuptiis et concupiscentia, I, 15, 17, citĂ© supra rĂ©fĂ©rence n. 22. Ces pharmaka sont me ... 15Les mĂ©thodes contraceptives en question semblent avoir Ă©tĂ© dâune part le retrait24, dâautre part la limitation des rapports aux pĂ©riodes jugĂ©es non fertiles25, et enfin lâusage de drogues stĂ©rilisantes ou abor-tives26. 27 Justin, 1 Apologia, 29, 1 Ou bien nos mariages nâavaient absolument pas dâautre fin que dâĂ©leve ... 16On constate ainsi que les points de vue juif et chrĂ©tien sur le retrait le coĂŻtus interruptus diffĂšrent du tout au tout ; OnĂąn, dans la Bible, nâest pas condamnĂ© par Dieu pour avoir pris un plaisir interdit, mais parce quâil ne se soumet pas Ă la rĂšgle divine de procrĂ©ation ; il sâagit bien de crime, câest-Ă -dire de manquement grave Ă la loi paranomia, mais certes pas dâhomicide. Une seule exception Ă ce constat un passage du traitĂ© talmudique Yemabot, qui assimile lâonanisme au versement du sang ; encore ne sâagit-il que de mettre en parallĂšle deux formes diffĂ©rentes dâatteinte Ă la vie. En revanche, chez Ăpiphane et chez Augustin, la condamnation porte au moins autant sur le bon usage du plaisir charnel que sur le respect dĂ» Ă toute forme de vie ; la jouissance sexuelle doit avoir une contrepartie, qui est la procrĂ©ation, puisque aussi bien Dieu a Ă©tabli la sexualitĂ© dans le seul but dâassurer la pĂ©rennitĂ© des espĂšces animales sur la terre la procrĂ©ation Ă©tant la mesure » du dĂ©sir et du plaisir, ainsi que lâexpriment les premiers PĂšres, suivis par la quasi totalitĂ© des moralistes du mariage, depuis Justin jusquâĂ Augustin27. Le coĂŻtus interruptus est donc qualifiĂ© de crime illiciter correspond Ă paranomĂŽs, contrairement Ă la loi » contre Dieu et sa Loi, mais certes pas dâhomicide homicidium, androphonia. 2. La castration volontaire 17La Bible condamnait violemment la castration ou la mutilation sexuelle, ainsi que lâexprime ce passage du DeutĂ©ronome Lâhomme aux testicules Ă©crasĂ©s, ou Ă la verge coupĂ©e, ne sera pas admis Ă lâassemblĂ©e de YahvĂ©. » Dt 23,2 18On retrouve cette interdiction, ou pour le moins une trĂšs forte rĂ©probation, chez les Sages dâIsraĂ«l, aussi bien pour les hommes que pour les femmes, ainsi que dans le judaĂŻsme hellĂ©nistique 28 tB Shabbat, Ă©d. Epstein, p. 538. - DâoĂč savons-nous que la castration dâun homme est interdite ? Du verset Vous ne ferez pas cela dans votre pays » le verset complet prĂ©cise Vous nâoffrirez pas Ă YahvĂ© un animal dont les testicules soient rentrĂ©s, Ă©crasĂ©s, arrachĂ©s ou coupĂ©s » Lv 22,1428. 29 tB Yemabot, 17a, Ă©d. Epstein, p. 92 = Ă©d. Goldschimdt, p. 366. - Câest une tradition que les femmes de cette gĂ©nĂ©ration soient stĂ©rilisĂ©es mot Ă mot dĂ©chirĂ©es »29. 30 Philon, Hypothetica, 7, 7. - [La Loi ordonne] de ne pas mutiler les organes gĂ©nitaux des hommes, et de ne pas faire avorter [les femmes] par des stĂ©rilisants atoikiois et autres moyens contraceptifs30. 31 A. Rousselle, Porneia. De la maĂźtrise du corps Ă la privation sensorielle IIe-IVe siĂšcles de lâĂšr ... 19En revanche, nous savons que les Romains pratiquaient la castration par ligature, non pas pour mettre fin Ă lâactivitĂ© sexuelle, mais comme moyen de contraception. Les tĂ©moignages rassemblĂ©s par Aline Rousselle dans son ouvrage Porneia sont sur ce point irrĂ©cusables31 ; cette pratique permettait de se livrer au libertinage sans risque de grossesse. 32 Voir Digeste, 48, 8, 4, 2 et 3 Quâon ne fasse pas dâeunuques » dĂ©crets dâHadrien. 33 Mt 19,12 Il y a des eunuques qui sont nĂ©s ainsi du sein de leur mĂšre, il y a des eunuques qui l ... 34 Voir Justin, 1 Apologia, 29, 2-3 ; EusĂšbe, Historia ecclesiastica, 6, 8, 1-3. 35 EusĂšbe, Historia eclesiastica, 6, 8, 3. 20La castration, que rĂ©primait la Loi romaine32, fut aussi rĂ©prouvĂ©e par lâĂglise, mĂȘme sâil est avĂ©rĂ© que, dans les tout premiers siĂšcles du christianisme, des fidĂšles se sont eux-mĂȘmes castrĂ©s pour manifester la puretĂ© des mĆurs chrĂ©tiennes ou pour mettre en pratique une parole du Seigneur invitant Ă la continence33 - parmi eux, un chrĂ©tien dâAlexandrie contemporain de Justin et le grand OrigĂšne34. Cependant, de telles pratiques Ă©taient vivement dĂ©couragĂ©es par la hiĂ©rarchie ecclĂ©siastique35. LâĂ©vĂȘque et mĂ©decin Basile dâAncyre dĂ©conseillait mĂȘme aux vierges de frĂ©quenter les eunuques, censĂ©s ĂȘtre avides de dĂ©bauche 36 Basile dâAncyre, De virginitate, frag. slavon citĂ© par Rousselle, Porneia, p. 159. De ceux en effet qui, aprĂšs avoir atteint la virilitĂ© et lâĂąge oĂč le membre gĂ©nital est apte Ă la copulation, se sont retranchĂ© seulement les testicules, on dit quâils brĂ»lent dâun dĂ©sir plus aigu et sans retenue pour lâunion sexuelle, et que non seulement ils ont cette ardeur, mais quâencore ils souillent sans risque, Ă ce quâils pensent, les femmes quâils rencontrent36. 21Mais il nâest question ici que de stigmatiser la dĂ©bauche, et non de rĂ©prouver une forme de stĂ©rilisation masculine pareille pratique nâentrait certes pas dans les usages dâun pĂšre de famille dĂ©sireux de limiter le nombre des grossesses de son Ă©pouse ! 3. La contraception fĂ©minine abstinence pĂ©riodique, drogues contraceptives ou abortifs mensuels, stĂ©rilet 22Dans le judaĂŻsme, lâemploi de moyens contraceptifs fĂ©minins par exemple le pessaire, bouchon dâouate ou masse de pierre ou de mĂ©tal nâest pas non plus condamnĂ© en soi ; on trouve mĂȘme des textes qui lâencouragent, dans les cas oĂč la grossesse ne serait pas souhaitable, par exemple chez une femme qui allaite ou qui est dĂ©jĂ enceinte, ou encore chez une trĂšs jeune fille ou une captive 37 Yemabot 12b, Ă©d. Epstein, p. 62 = Ă©d. Goldschmidt, p. 351 autre rĂ©fĂ©rence fournie par Congou ... - Rabbi Bibbi rĂ©cita en prĂ©sence de Rabbi Nahman Il y a trois catĂ©gories de femmes qui peuvent utiliser un pessaire absorbant » dans leurs relations conjugales une mineure, une femme enceinte et une nourrice. La mineure, parce que sinon elle pourrait tomber enceinte et mourir. La femme enceinte, parce que sinon elle pourrait causer la dĂ©gĂ©nĂ©rescence de son fĆtus et en faire un sandal. La nourrice, parce quâautrement elle pourrait sevrer son enfant prĂ©maturĂ©ment, et causer sa mort37. 38 tB Ketubot 37a, Ă©d. Steinsaltz, Ketoubot 2, Paris, 1995, p. 138 = Ă©d. Epstein, p. 202-203. - Raba a rĂ©pondu Rabbi YossĂ© pense quand une femme a des relations charnelles illicites, elle met, en guise de prĂ©servatif, de lâouate dans le col de lâutĂ©rus, afin de ne pas ĂȘtre enceinte. Certes, concĂšde la Guemara, la prosĂ©lyte, du fait quâelle pense se convertir, prend garde Ă sa personne et a recours Ă des moyens contraceptifs, la captive aussi Ă©vite de tomber enceinte, parce que, ne sachant pas oĂč on la conduit, elle espĂšre ĂȘtre rachetĂ©e par un juif et pouvoir se marier avant dâavoir charge dâĂąme. Lâesclave aussi prend ses prĂ©cautions, parce quâelle a entendu de la bouche de son maĂźtre quâil a lâintention de la libĂ©rer et elle tient Ă ce que tous ses enfants soient reconnus comme juifs Ă part entiĂšre38. 23On trouve lĂ les principales restrictions apportĂ©es Ă lâobligation de procrĂ©er, plusieurs fois reprises dans le Talmud le cas des femmes enceintes, pour ne pas mettre en danger leur vie ou celle de lâenfant quâelles portent dĂ©jĂ , celui des toutes jeunes femmes, pour lesquelles une grossesse prĂ©maturĂ©e prĂ©senterait un risque trop important, celui des captives ou des esclaves, voire des prosĂ©lytes, dont lâenfant serait sans statut juridico-religieux au sein dâIsraĂ«l ; et peut-ĂȘtre mĂȘme celui des femmes adultĂšres, auxquelles semble ĂȘtre attribuĂ© le souci de ne pas souiller le sang de leur Ă©poux. 24Le fait quâun mĂȘme traitĂ© tB Yemabot 12b et 34b Ă©voque dans les mĂȘmes termes la contraception masculine Ă savoir le retrait et la contraception fĂ©minine Ă savoir lâusage dâun stĂ©rilet montre suffisamment que les Sages nâĂ©tablissaient aucune distinction entre lâune et lâautre, et portaient sur elles le mĂȘme jugement une condamnation de principe, pour le manquement Ă lâobligation de procrĂ©er, mais une tolĂ©rance relative dans les faits. 25En revanche, dans la tradition patristique, il nâen va pas de mĂȘme. Si, comme dans la tradition rabbinique, lâacte sexuel est Ă©troitement associĂ© Ă la procrĂ©ation, on ne trouve pas chez les PĂšres les mĂȘmes accommodements avec la Loi divine au nom dâautres rĂšgles religieuses, par exemple celles liĂ©es Ă lâidentitĂ© dâIsraĂ«l cas des captives ou des esclaves ou Ă la protection de la personne humaine cas des grossesses prĂ©coces. Aussi le retrait ou lâusage de moyens contraceptifs sont-ils gĂ©nĂ©ralement condamnĂ©s. Parmi les premiĂšres formulations de lâinterdiction de la contraception chimique ou mĂ©canique au sein et en dehors du mariage, signalons Minucius FĂ©lix, JĂ©rĂŽme, et peut-ĂȘtre aussi Jean Chrysostome, qui condamnent la contraception comme un homicide avant la lettre 39 Minucius FĂ©lix, Octavius, 30, 2. - [Il y a des femmes qui] Ă©touffent extinguant dans leurs entrailles mĂȘmes lâorigine de lâĂȘtre Ă venir originem futuri et commettent le parricide parricidium faciant en absorbant des drogues avant [mĂȘme] dâenfanter antequam pariant39 ; 40 JĂ©rĂŽme, Epistulae, 22 Ad Eustochium, 13. - [Il y a des vierges] qui prennent Ă lâavance une potion de stĂ©rilitĂ© sterilitatem praebibunt et commettent un homicide sur un ĂȘtre humain qui nâest pas encore semĂ© necdum sati hominis homicidium faciunt40 ; 41 Jean Chrysostome, Homilia 24 in Epistulam ad Romanos, 4, sâen prenant aux usages contraceptifs des ... - Pourquoi jeter votre grain en un champ oĂč il sera Ă©touffĂ©, [...] mille fois vouĂ© Ă la stĂ©rilitĂ© ? Ignorez-vous que la mort prĂ©cĂšde en ces rĂ©gions la vie ? Vous obligez, en effet, la courtisane Ă sortir de son rĂŽle de courtisane et Ă devenir homicide androphonon [...], quelque chose mĂȘme de pire que le meurtre ordinaire, un je ne sais quoi dâinnommable on tue ce qui nâest pas encore nĂ©, on lâempĂȘche de venir Ă la LumiĂšre41. 42 Augustin, De moribus ecclesiae, II, 18, 65, citĂ© supra, n. 19. 43 Augustin, De nuptiis et concupiscentia, I, 15, 17, citĂ© supra rĂ©fĂ©rence n. 22. 26Signalons encore Augustin, qui condamne aussi bien lâabstinence pĂ©riodique42 que lâemploi de venena, drogues stĂ©rilisantes ou abor-tives43. Pour les relations en dehors du mariage, la condamnation de la contraception devait ĂȘtre moins sĂ©vĂšre, puisquâune telle union nâavait pas pour but la procrĂ©ation câest donc la concupiscence qui est blĂąmĂ©e au premier chef chez Augustin, mais non les pratiques contraceptives, pourvu quâelles ne soient pas abortives ; ainsi, les regrets quâil manifeste de sâĂȘtre vainement uni Ă sa concubine, la mĂšre dâAdĂ©odat 44 Augustin, Confessiones, II, 2, 2. Ă ma tardive joie ! Vous vous taisiez alors, et moi je continuais Ă mâĂ©loigner de vous, jetant de plus en plus de ces stĂ©riles semences sterilia semina, par allusion au coĂŻtus interruptus dâoĂč il ne naĂźt que des 27Cependant, Augustin ne refuse pas de qualifier de mariage » une union volontairement vouĂ©e Ă la stĂ©rilitĂ© 45 Augustin, De bono conjugali, 5, 5 ; Ă opposer Ă 13, 15. Voici un homme et une femme [...] ; ils ont des rapports charnels, non en vue de procrĂ©er des enfants, mais seulement pour [satisfaire] leur concupiscence ; ils ont pris toutefois lâengagement rĂ©ciproque de nâavoir pas de relations, lui avec une autre femme, elle avec un autre homme ; peut-on appeler mariage leur union ? Oui certes, Ă la rigueur, et sans absurditĂ©45. 28Il y a loin de cette tolĂ©rance Ă la sĂ©vĂ©ritĂ© de CĂ©saire dâArles, qui nâhĂ©site pas Ă qualifier dâhomicide toute pratique contraceptive, mĂȘme, semble-t-il, la continence au sein du mariage, puisque le simple fait de ne pas ĂȘtre enceinte, pour une femme mariĂ©e qui a des relations sexuelles avec son Ă©poux, doit est considĂ©rĂ© comme une entrave Ă lâĆuvre de la nature et comme un homicide 46 CĂ©saire dâArles, Sermones, 1, 12, CC 103, 9, citĂ© par Noonan, Contraception et mariage. Quel est celui qui ne peut dire dans son prĂȘche quâune femme ne doit pas prendre de potion qui la rende incapable de concevoir, et condamner elle-mĂȘme la nature que Dieu a voulue fĂ©conde ? Autant de fois quâelle ne peut concevoir ou mettre au monde, autant dâhomicides qui lui seront imputĂ©s46. 47 Voir Soranos, Gynaecia, I, 20, 63 Certains conseillent aussi de boire une fois par mois la gros ... 29Remarquons que, dans les passages qui viennent dâĂȘtre citĂ©s, il est question dâuser de drogues stĂ©rilisantes, employĂ©es avant mĂȘme que la femme ne tombe enceinte, voire avant tout rapport sexuel avant lâensemencement », et sans doute mensuellement ; il sâagit vraisemblablement de drogues qui empĂȘchent toute conception par le retour pĂ©riodique des rĂšgles, peut-ĂȘtre en empĂȘchant ce que les Modernes appellent la nidation47. Un Moderne estimerait que de telles drogues sont Ă mi-chemin de la contraception et de lâavortement. Les Anciens, qui appelaient conception » lâimplantation du sperme masculin dans la matrice et sa rĂ©tention durant une pĂ©riode dâau moins une semaine, et non la fĂ©condation de la semence fĂ©minine lâovule par la semence masculine les spermatozoĂŻdes, ne distinguaient pas dans les faits entre une contraception du lendemain » et un avortement trĂšs prĂ©coce. En consĂ©quence, lâusage de drogues assurant le retour des rĂšgles Ă©tait nĂ©cessairement compris comme une forme dâavortement et encourait lĂ©gitimement la mĂȘme condamnation pour homicide » dâun ĂȘtre Ă venir. 4. Une possible justification scientifique lâanimation dĂšs avant la naissance 48 Sur la morale sexuelle des premiers chrĂ©tiens, on consultera Rousselle, Porneia ; Brown, Le renon ... 30Pourquoi le christianisme a-t-il ainsi rompu avec la tradition relativement tolĂ©rante du judaĂŻsme pour interdire avec vigueur les premiĂšres mĂ©thodes contraceptives, quâil sâagisse du retrait, de lâusage de stĂ©rilets, de lâemploi de stĂ©rilisants ou dâabortifs mensuels ?48 31La raison en est double. Dâabord, les PĂšres ont obĂ©i Ă des considĂ©rations dâordre moral dans les premiĂšres polĂ©miques contre le paganisme et la sociĂ©tĂ© paĂŻenne, les chrĂ©tiens se sont plu Ă placer en contraste les mĆurs chrĂ©tiennes et celles des paĂŻens. Ils ont donc opposĂ© la chastetĂ© des chrĂ©tiens non pas la continence absolue, rĂ©servĂ©e aux parfaits, mais la maĂźtrise des relations sexuelles Ă la licence, voire la dĂ©pravation paĂŻenne, et pour ce faire Ă©dictĂ© des rĂšgles de comportement sexuel assez strictes, que peut rĂ©sumer ce passage de Tertullien 49 Tertullien, De anima, 27, 4. Lâacte dâamour a Ă©tĂ© souillĂ© par la concupiscence, non par sa propre condition. Câest lâexcĂšs, et non la nature, qui en est impudique, puisque aussi bien lâacte dans sa nature est bĂ©ni aux yeux de Dieu Soyez fĂ©conds, multipliez » Gn 1, 28. Câest lâexcĂšs qui est maudit les adultĂšres, la fornication et la prostitution adulteria et stupra et lupa-naria49. 50 Sur la question, voir Brown, Le renoncement Ă la chair..., passim. 32Les chrĂ©tiens imposaient donc la continence en dehors du mariage en condamnant lâadultĂšre et la prostitution, ou en prĂŽnant le respect des sĆurs » dans la foi, et ils prĂ©conisaient la chastetĂ© au sein du mariage, en limitant les relations sexuelles Ă la nĂ©cessitĂ© de procrĂ©er. De telles rĂšgles correspondent assez bien aux tendances ascĂ©tiques qui se dĂ©veloppent dans le christianisme de lâĂ©poque des persĂ©cutions50. 51 Sur la question de lâanimation de lâembryon, on consultera le dossier de textes rĂ©unis par Co ... 33La seconde raison est la rĂ©flexion anthropologique qui se dĂ©veloppe au fur et Ă mesure que le christianisme gagne les Ă©lites intellectuelles. Pratiquer toute forme de contraception, câest non seulement empĂȘcher un ĂȘtre de venir au monde, mais câest aussi dĂ©truire ou supprimer une semence porteuse de vie, donc animĂ©e. Mais sans doute importait-il de dĂ©terminer quand on pouvait parler de quelque chose dâanimĂ© empsuchon ti, dâun ĂȘtre humain en devenir. Car, pour quâil y eĂ»t un ĂȘtre humain, encore fallait-il quâil y eĂ»t une Ăąme humaine. DâoĂč la participation chrĂ©tienne au dĂ©bat philosophique sur le moment de lâanimation51. 52 F. Dölger, Das Lebensrecht des ungeborenen Kindes und die Fruchtabstreibung in der Bewertung der ... 53 Par exemple dans la croyance aux anges chargĂ©s de la conception ; voir Midrash ha-Gadol du Pentateu ... 34Le cas le plus extrĂȘme est celui du presbytre dont ClĂ©ment dâAlexandrie rapporte lâenseignement. TrĂšs platonisant » selon DĂŽlger52, mĂȘme sâil tĂ©moigne de toute Ă©vidence dâinfluences juives53, il professe la prĂ©existence des Ăąmes, et, en consĂ©quence, lâanimation dĂšs la conception 54 ClĂ©ment dâAlexandrie, Eclogae propheticae, 50. Un presbytre disait que ce qui se trouve dans le sein to kata gastros est un ĂȘtre vivant ; en effet, lâĂąme, pĂ©nĂ©trant dans la matrice prĂ©parĂ©e Ă la conception Ă la suite des rĂšgles et introduite par lâun des anges prĂ©posĂ©s Ă la naissance, qui connaĂźt par avance le moment de la conception, pousse la femme Ă lâaccouplement ; et, une fois le sperme Ă©jaculĂ©, elle sâassimile lâesprit prĂ©sent dans le sperme et ainsi contribue Ă la formation. Il en appelle au tĂ©moignage de tous. Et lorsque les anges apportent la bonne parole aux [femmes] stĂ©riles [ Sarah, la femme de Manoah], ils introduisent pour ainsi dire les Ăąmes avant la conception ; dans lâĂ©vangile aussi le nourrisson a tressailli Lc 1,41, parce quâil Ă©tait animĂ©. Et les [femmes] stĂ©riles sont stĂ©riles pour cette raison, que lâĂąme qui recueille lâĂ©jaculation du sperme nâa pas Ă©tĂ© introduite pour provoquer la conception et la gĂ©nĂ©ration54. 35Ainsi, lâĂąme prĂ©existe mĂȘme Ă lâunion sexuelle, et, quand celle-ci a lieu et que le sperme de lâhomme est Ă©jaculĂ© dans le sein de la femme, cette Ăąme prĂ©existante façonne » plattĂŽ, hĂš plasis lâesprit pneuma prĂ©sent dans le sperme Ă©jaculĂ©. Le produit de lâaccouplement est donc animĂ© empsuchos dĂšs la conception, tandis que lâĂąme qui lâhabite existe antĂ©rieurement mĂȘme Ă la conception. Dans une pareille logique, il est Ă©vident que lâavortement, Ă quelque stade de la croissance quâil se produise, est un homicide, et que mĂȘme les pratiques contraceptives peuvent ĂȘtre comprises comme une atteinte Ă la vie, lâĂąme Ă©tant empĂȘchĂ©e de rejoindre le corps qui lui est rĂ©servĂ© ! 55 Tertullien, De anima, 25, 9 Platon montre en effet que lâĂąme dĂ©rive de la semence... » sans do ... 56 Tertullien, De anima, 27, 9. 36On trouve chez Tertullien une conception un peu diffĂ©rente, puisque, si, chez lui, il y a bien une forme de prĂ©existence de lâĂąme de lâenfant, câest en germe, dans le sperme du pĂšre. En effet, selon lâAfricain, lâĂąme est vĂ©hiculĂ©e par le sperme masculin, et cela depuis le premier homme jusquâĂ chacun des hommes nĂ©s ou Ă naĂźtre. Le sperme masculin est donc porteur de lâĂąme autant quâil lâest du corps55 ; ainsi se justifie selon lui la transmission du pĂ©chĂ© originel, qui est vĂ©hiculĂ© du premier homme, Adam, jusquâen chacun de nous, par lâintermĂ©diaire du sperme masculin ; câest ce quâon appelle gĂ©nĂ©ralement le traducianisme Câest dâun seul ĂȘtre humain [ Adam] que provient cette abondance dâĂąmes...56 ». 57 Tertullien, Apologeticum, 9. 8. 58 Tertullien, De anima, 37, 2. 37Selon la mĂȘme logique, de mĂȘme que lâĂąme est dĂ©jĂ dans le sperme, de mĂȘme lâhomme est dĂ©jĂ en devenir dans le germe - qui nâest autre, rappelons-le, que le sperme dĂ©posĂ© dans la matrice, selon la tradition aristotĂ©licienne Câest un homme aussi ce qui doit devenir un homme homo est et qui est futurus ; de mĂȘme, tout fruit est dĂ©jĂ dans le germe57. » Cette belle formule, empruntĂ©e Ă lâApologeticum, paraĂźt pourtant difficilement conciliable avec ce que soutient par ailleurs le Carthaginois dans le De anima, en en appelant Ă lâautoritĂ© de MoĂŻse Il est donc bien Ă©tabli que le fĆtus dans lâutĂ©rus est un ĂȘtre humain homo Ă partir du moment oĂč il est complĂštement constituĂ© [a quo forma est completa, par rĂ©fĂ©rence Ă Ex 21,22-23]58 ». Câest que, dans un cas, il sâagit dâopposer la puretĂ© des mĆurs chrĂ©tiennes Ă la cruautĂ© des paĂŻens, qui recourent Ă lâavortement et Ă lâexposition des enfants nouveau-nĂ©s pour rĂ©guler les naissances, et, en consĂ©quence, de montrer que lâenfant Ă naĂźtre doit ĂȘtre respectĂ© Ă quelque stade de son dĂ©veloppement que ce soit, et, dans lâautre, de montrer que, si lâĂąme est prĂ©sente dans le composĂ© humain dĂšs la conception et quâelle coexiste avec le corps dĂšs lâorigine, elle ne se manifeste du moins que trĂšs progressivement, nâacquĂ©rant le statut dâĂąme proprement humaine quâavec le temps. 38Chez GrĂ©goire de Nysse, le sperme est dĂ©fini non pas comme porteur dâĂąme » ainsi quâil lâest chez Tertullien, câest-Ă -dire comme le vĂ©hicule du vivant, mais comme Ă©tant lui-mĂȘme vivant » et animĂ© ». Le Cappadocien semble avoir Ă©tĂ© le premier Ă sâĂȘtre posĂ© en des termes quasi scientifiques la question de lâanimation du sperme 59 GrĂ©goire de Nysse, De opificio hominis, 29, 3, PG 44, 236 B. - La semence humaine hĂš anthrĂŽpinĂš spora doit ĂȘtre conçue comme possĂ©dant dĂšs les origines du composĂ© humain la puissance naturelle qui est dissĂ©minĂ©e en elle [...]. Il nâest pas possible de distinguer, avant leur formation, les articulations des membres dans ce qui, dĂ©posĂ© [dans le sein], provoque la conception dâun corps humain en tĂŽipros tĂšn sul-lĂšpsin tou sĂŽmatos entithemenĂŽi59. 60 Ibid., 29, 3, PG 44, 236 D. - Ce nâest pas dâun [corps] mort que peut venir la puissance nĂ©cessaire Ă la conception, mais de quelque chose dâanimĂ© et de vivant ex empsuchou kai zĂŽntos ; aussi affirmons-nous quâil est de bonne logique de penser que ce qui tient son origine de quelque chose de vivant apo zĂŽntos pour produire la vie ne peut ĂȘtre mort et inanimĂ© nekron kai apsuchon60. 61 Ibid., 29, 3, PG 44, 237 A. - Cette partie [ le sperme] qui est le principe du vivant en formaÂtion archĂš tou kataskeuazomenou ginetai zĂŽou vit zĂšn61. 62 GrĂ©goire de Nysse, De opificio hominis, 29, 3 La semence humaine doit ĂȘtre conçue comme possĂ©da ... 39Le point de dĂ©part de GrĂ©goire est simple câest le constat que le sperme est porteur de vie, donc vivant car on ne peut donner que ce quâon a. Or, sâil est vivant » zĂŽn, il est nĂ©cessairement animĂ© empsuchon. Donc, le sperme possĂšde ou recĂšle en lui une Ăąme ». Mais il est difficile de savoir ce que GrĂ©goire entend exactement par Ăąme ». Il ne sâagit sans doute pas du principe spirituel, comme chez Tertullien, pour qui le sperme est le vĂ©hicule du pĂ©chĂ©, câest-Ă -dire dâun vice qui ne tient pas au corps, mais Ă lâesprit. Sans doute sâagit-il plutĂŽt de ce que nous appellerions lâĂąme vĂ©gĂ©tative, celle propre Ă tous les ĂȘtres vivants, quels quâils soient, animaux et vĂ©gĂ©taux compris. GrĂ©goire, en effet, admet comme Aristote une animation progressive de lâembryon, lâĂąme vĂ©gĂ©tative ou nutritive se dĂ©veloppant la premiĂšre et se voyant complĂ©ter au fur et Ă mesure de la croissance de lâembryon par lâĂąme sensitive et lâĂąme rationnelle62. 40Toutefois, GrĂ©goire ne sâappuie pas sur ce constat, dâordre scientifique », pour condamner la contraception masculine, câest-Ă -dire le retrait, qui Ă©touffe la croissance dâun germe contenant dĂ©jĂ en lui Ăąme et vie, et renfermant en puissance diverses complĂ©tudes de formes et de facultĂ©s, comme le soulignait dĂ©jĂ lâapologiste AthĂ©nagore 63 AthĂ©nagore, De resurrectione, 17, 2. Qui pourrait croire sans en avoir Ă©tĂ© instruit par lâexpĂ©rience que dans une semence homogĂšne et informe se trouve [le principe] de facultĂ©s si nombreuses et si importantes ou dâune telle variĂ©tĂ© dâorganes destinĂ©s Ă sâassembler et Ă se souder les uns aux autres ? [...] Car ce nâest pas dans les semences encore humides que lâon peut rien en voir...63 41En clair, le Cappadocien ne peut pas assimiler lâonanisme Ă un homicide en tant que suppression dâun corps dotĂ© de vie et dâĂąme, parce que le sperme, sâil est dit animĂ© », nâa cependant pas Ă ses yeux dâĂąme proprement humaine - pas plus quâavant lui Tertullien ne concevait la perte du sperme porteur dâĂąme » comme un homicide, au mĂȘme titre que lâavortement. 42Au terme de notre dĂ©marche, il apparaĂźt que le refus des pratiques contraceptives, dans la tradition rabbinique, nâest que trĂšs exceptionnellement mis en rapport avec lâinterdiction de verser le sang telle quâelle est formulĂ©e dans la Bible je nâen ai relevĂ© quâune seule attestation, au sein du traitĂ© talmudique Yemabot 63b. En revanche, lâonanisme est gĂ©nĂ©ralement condamnĂ©, aussi bien dans la tradition rabbinique Yemabot, 34b que dans le judaĂŻsme hellĂ©nistique Philon, Flavius JosĂšphe, comme une atteinte Ă la Loi de Dieu ou celle de la nature, qui fait de la procrĂ©ation un devoir, mais non comme un homicide ; les tolĂ©rances concernent des cas bien prĂ©cis, plusieurs fois Ă©numĂ©rĂ©s dans les traitĂ©s talmudiques Ketubot, 37a ; Nidda, 45a. 43Plus soucieux de rĂ©gler les rapports sexuels que leurs devanciers juifs, les PĂšres ont inflĂ©chi les rĂšgles de la Bible et des Sages dâIsraĂ«l dans le sens dâune plus grande sĂ©vĂ©ritĂ©. Ils lient indissolublement le mariage et les relations sexuelles, faisant de la procrĂ©ation la mesure du dĂ©sir Justin, AthĂ©nagore, Augustin... ; bien plus, certains dâentre eux tendent Ă identifier les relations en dehors du mariage Ă la prostiÂtution porneia et Ă lâadultĂšre moicheia, par exemple le rĂ©dacteur des Constitutions apostoliques 6, 28, 2. La consĂ©quence en est que lâonanisme comme moyen contraceptif, en dehors ou au sein du mariage, est sĂ©vĂšrement condamnĂ© ; pratique honteuse turpe, chez Augustin, souvent associĂ©e Ă lâhĂ©rĂ©sie Ăpiphane, Augustin, il est jugĂ© contraire Ă la Loi de Dieu et un dĂ©tournement de la finalitĂ© mĂȘme du mariage. 44En thĂ©orie, chaque rapport sexuel doit avoir pour but lâenfantement ClĂ©ment, CĂ©saire. Cette position de principe nâempĂȘche pas les PĂšres de manifester quelque indulgence envers les Ă©poux qui souhaitent limiter les naissances Augustin, De bono conjugali 3, 15, ou mĂȘme ne pas avoir de progĂ©niture du tout - tel Augustin, ui refuse de priver du nom sacrĂ© de mariage une union fondĂ©e sur lâattirance et le dĂ©sir sexuels ibid. 5, 5. Ă ma connaissance, aucun des PĂšres, pas mĂȘme Tertullien, ne tire argument de la doctrine de lâanimation du sperme pour condamner lâonanisme comme un homicide. Le mot français crime », employĂ© ci ou lĂ par certains des traducteurs modernes de textes patristiques, ne doit pas faire illusion ; quand Augustin rĂ©prouve le coĂŻtus interruptus et qualifie cette pratique dâillicitum et turpe, il considĂšre quâelle est immorale et contraire Ă la Loi de Dieu, mais il ne fait pas pour autant dâelle un homicide », un meurtre, mĂȘme prĂ©coce. 45Quant Ă la contraception chimique ou mĂ©canique, elle est mal distinguĂ©e de lâavortement, ce qui explique sans doute quâelle ne rencontre aucune indulgence chez les PĂšres. Nombreux sont ceux dâentre eux qui assimilent les stĂ©rilisants Ă des poisons mortifĂšres et font de leurs utilisatrices des meurtriĂšres - avant mĂȘme que lâenfant ne soit conçu avant son origine », Ă©crit Minucius FĂ©lix, câest-Ă -dire jusquâĂ sept jours aprĂšs le rapport sexuel, selon la physiologie de lâĂ©poque, voire avant mĂȘme quâil ne soit semĂ© », câest-Ă -dire avant tout rapport sexuel JĂ©rĂŽme. La contraception que nous qualifierions aujourdâhui par lâĂ©pithĂšte du lendemain », câest-Ă -dire lâusage de drogues stĂ©rilisantes ou abortives peu aprĂšs le rapport sexuel, est donc toujours considĂ©rĂ©e comme un homicide, au mĂȘme titre quâun avortement Peu importe, Ă©crit Tertullien Apologia 9, 8, quâon arrache lâĂąme dĂ©jĂ nĂ©e ou quâon la dĂ©truise au moment oĂč elle naĂźt », suivi en cela par Basile Epistulae 188, 2. Cette position contredit les donnĂ©es de la science mĂ©dicale de lâĂ©poque, majoritairement dâinspiration aristotĂ©licienne, qui distinguent plusieurs stades dans lâanimation de lâembryon, ce qui exclut quâun avortement trĂšs prĂ©coce et a fortiori lâemploi dâun contraceptif ou dâun stĂ©rilisant puisse ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un homicide sur le plan strictement physiologique. Ainsi, le parricide » ce mot peut aussi dĂ©signer lâinfanticide dâune mĂšre sur son propre enfant auquel fait allusion Minucius FĂ©lix semble bien renvoyer Ă lâusage de drogues contraceptives câest le propre des auteurs chrĂ©tiens de culpabiliser Ă ce point la contraception chimique » en lâassimilant Ă un meurtre ; la faiblesse des connaissances mĂ©dicales de lâĂ©poque et lâimpossibilitĂ© quâavaient les Anciens de faire le dĂ©part entre lâavortement prĂ©coce et la contraception peuvent en tout cas justifier au moins sur le plan thĂ©orique une pareille sĂ©vĂ©ritĂ©. 46On voit donc combien, en matiĂšre de contraception, le magistĂšre se distingue de la rĂ©ception des doctrines physiologiques et anthropologiques, fort variĂ©es il est vrai, et sur lesquelles lâunanimitĂ© ne rĂ©gnait pas au sein mĂȘme de la grande Ăglise, comme le remarquait dĂ©jĂ OrigĂšne. NĂ©anmoins, un point semble faire lâunanimitĂ© quand la main de lâhomme intervient pour empĂȘcher une gĂ©nĂ©ration qui sâannonce, il est gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ© quâil y a homicide androphonia, homicidium, mĂȘme lorsque le fĆtus nâest pas assez dĂ©veloppĂ© pour quâon puisse le dĂ©signer comme un ĂȘtre humain anthrĂŽpos, homo. Certains des PĂšres vont ainsi jusquâĂ condamner lâusage de stĂ©rilisants au mĂȘme titre que celui des abortifs, dâune part au nom du resÂpect de la loi divine de procrĂ©ation, dâautre part comme une atteinte Ă la vie humaine, un homicide ». Quant Ă lâonanisme, il est rejetĂ© non pas au nom dâune doctrine mĂ©dicale qui considĂ©rerait le sperme comme animĂ© » et possĂ©dant en puissance, par lui-mĂȘme, toutes les potentialitĂ©s dâun ĂȘtre humain, mais parce quâil est contraire Ă la loi du mariage, qui voue le couple Ă la procrĂ©ation. 47La morale chrĂ©tienne de la contraception est donc tout entiĂšre dĂ©pendante de lâidĂ©e que se sont faite les PĂšres du couple et du mariage, et sâils pensent que la contraception est une atteinte Ă la vie, ce nâest pas en tant quâelle est homicide, mais en tant quâelle contrevient Ă la loi de Dieu, qui a créé lâhomme et la femme comme deux ĂȘtres complĂ©mentaires unis par lâamour et le dĂ©sir uniquement pour assurer la propagation de lâespĂšce AthĂ©nagore. Mais comment concilier ce bon usage de la sexualitĂ© au sein du couple avec les nĂ©cessitĂ©s impĂ©rieuses du dĂ©sir humain ? Augustin constate, dâaprĂšs sa propre expĂ©rience et celle des autres hommes qui se sont ouverts Ă lui, que câest humainement impossible ; on comprend dĂšs lors son indulgence, ou son pragmatisme, qui lui fait non seulement admettre que les couples lĂ©gitimes peuvent ne pas vouloir multiplier le nombre de leurs enfants, mais encore accorder le nom sacrĂ© de mariage Ă une union fondĂ©e uniquement sur lâamour et le dĂ©sir rĂ©ciproques. De ce point de vue, la pensĂ©e de lâAfricain est bien proche de celle des Modernes ! Haut de page Notes 1 Gn 9, 5 Je demanderai compte du sang de chacun de vous. Jâen demanderai compte Ă tous les animaux et Ă lâhomme, aux hommes entre eux, je demanderai compte de lâĂąme de lâhomme. » 2 Ex 20,13 tu ne tueras pas ». 3 Ă paraĂźtre dans la Revue dâHistoire et de Philosophie Religieuses de Strasbourg. Sur la question de la contraception dans lâĂglise ancienne, on consultera Dubarle, La Bible et les PĂšres ont-ils parlĂ© de la contraception ? », La vie spirituelle, suppl. 15, p. 573-610 ; Contraception et mariage. Ăvolution ou contradiction dans la pensĂ©e chrĂ©tienne ? trad. fr., Paris, 1969. Voir aussi K. Hopkins, Contraception in the Roman Empire », Comparative Studies in Society and History, 8 1965, p. 124-151 ; Fontanille, Avortement et contraception dans la mĂ©decine grĂ©co-romaine, Paris, 1977. Sur la morale des PĂšres dont nous citons les textes, voir BroudĂ©houx, Mariage et famille chez ClĂ©ment dâAlexandrie, Paris, 1970 ; K. De Brabander, Le retour au paradis. Une Ă©tude sur la relation entre la sanctification de lâhomme et lâascĂšse sexuelle chez Tertullien, Rome, 2004 ; C. Rambaux, Tertullien face aux morales des trois premiers siĂšcles, Paris, 1979 ; L. Dat-trino, Il matrimonio secondo Agostino contratto, sacramento e casi umani, Milan, 1995 ; E. Schmidt, Le Mariage chrĂ©tien dans lâĆuvre de saint Augustin. Une thĂ©ologie baptismale de la vie conjugale, Paris, 1983 ; Th. Deman, Le traitement scientifique de la morale chrĂ©tienne selon Saint Augustin, MontrĂ©al-Paris, 1957. 4 Sur la doctrine dâHippocrate, voir le traitĂ© hippocratique De generatione,5-6 ; sur celle de DĂ©mocrite, voir TĂ©moignages, 143 = Aristote, De generatione animalium, 4, 1, 764 a - Ă propos de la prĂ©dominance de la semence du pĂšre ou de la mĂšre. 5 Sur la question, voir nos quatre Ă©tudes La conception virginale chez les premiers PĂšres de lâĂglise. RĂ©flexions sur les rapports entre thĂ©ologie et physiologie », Regards sur le monde antique. Hommage Ă Guy Sabbah, Lyon, 2002, p. 229-255 ; La gĂ©nĂ©ration du monde dans le mythe valentinien et la doctrine aristotĂ©licienne », Colloque LâĂ©vangile selon Thomas, QuĂ©bec, mai-juin 2003 Ă paraĂźtre ; La notice dâHippolyte sur Simon cosmologie, anthropologie et embryologie », dans V. Boudon et B. Pouderon dir., Les PĂšres de lâEglise face Ă la science mĂ©dicale de leur temps, Paris, Beauchesne, p. 49-71 ; Lâinfluence dâAristote dans la doctrine de la procrĂ©ation des premiers PĂšres et ses implications thĂ©ologiques », Colloque Lâembryon, CollĂšge de France, juin 2005 Ă paraĂźtre. Sur la doctrine aristotĂ©licienne de la gĂ©nĂ©ration, voir Aristote, De generatone animalium, I, 19, 727a ; IV,1, 765b. 6 Voir Soranos, Gynaecia, I, 43 La conception est une rĂ©tention prolongĂ©e de la semence, ou dâun embryon, ou de plusieurs embryons, dans la matrice, pour une raison naturelle. [...] Dans les premiers temps, lorsque le produit est encore informe, la conception ne sâapplique quâĂ la semence... » ; et, avant lui, Aristote, Historia animalium, VII, 3, 583a Si le sperme reste sept jours [ dans le vagin], il y a manifestement conception. » 7 Voir Aristote, De generatone animalium, II, 4, 739 b ; Tertullien, De carne Christi, 19, 3-4 ; etc. 8 Lâexpression zĂŽopoion sperma apparaĂźt, entre autres, chez Cyrille dâAlexandrie, Fragmenta commentarii in Lucam PG 72, 912, au sein dâune mĂ©taphore mĂ©dicale. 9 Gn 1,18 crĂ©ation de lâhomme ; renouvelĂ© en Gn 8,17 NoĂ© ; voire en Gn 17,6 Abraham. 10 Talmud de Babylone, Yemabot 63b, citĂ© par P. Brown, Le renoncement Ă la chair virginitĂ©, cĂ©libat et continence dans le christianisme primitif trad. fr. Paris, 1995, p. 94. ParallĂšle dans Yemabot 35a, Ă©d. Epstein, p. 218 = Ă©d. Goldschimdt, p. 428. 11 Voir les textes citĂ©s ci-dessous, concernant la contraception fĂ©minine. 12 tB Yemabot 34b, Ă©d. Epstein, p. 215 = Ă©d. Goldschmidt, p. 426 ; rĂ©fĂ©rence fournie par Congourdeau au cours dâun Ă©change de correspondance ; son Ă©tude, Les avatars du dĂ©sir dâenfant », est destinĂ©e Ă paraĂźtre dans les Actes du symposium de Dumbarton Oaks. 13 Philon, De specialibus legibus, 3, 36. 14 Flavius JosĂšphe, Contra Apionem, II, 234, 199. 15 ClĂ©ment, Paedagogus, II, 10, 95, 3 ; beau passage, qui unit la morale stoĂŻcienne Musonius Rufus, XII, p. 64, 2 aux prescriptions du judaĂŻsme. Voir M. Spanneut, Le stoĂŻcisme des PĂšres de lâĂglise, de ClĂ©ment de Rome Ă ClĂ©ment dâAlexandrie, Paris, 1958 ; 19692, p. 260. 16 Voir IrĂ©nĂ©e, Adversus haereses, I, 24, Ă propos de Saturnin et Basilide le mariage et lâenfantement proviennent de Satan » ; ClĂ©ment, 3 Stromata, 2, 12, 2 par consĂ©quent, ne voulant pas remplir un monde fait par ce CrĂ©ateur, ils veulent sâabstenir du mariage » ; Ăpiphane, Panarion, 43, 1, 5, Ă propos des Lucianistes, qui rejettent le mariage parce quâils refusent les Ćuvres du DĂ©miurge ; comparer avec ExĂ©gĂšse de lâĂąme Nag Hammadi II, 6, 137, 7-8 la tromperie dâAphrodite, celle qui est dans la gĂ©nĂ©ration de ce lieu » ; ou encore TĂ©moignage de vĂ©ritĂ© Nag Hammadi IX, 3, 30, 2-6. Cette tendance nâest pas Ă©trangĂšre au christianisme de la grande Ăglise, du moins aux yeux de ses adversaires Vie de ThĂšcle, 16 = Dagron, p. 190Â191 [Paul] enseigne je ne sais quelle doctrine nouvelle et Ă©trange dirigĂ©e contre lâhumanitĂ© entiĂšre il rĂ©prouve le mariage, qui est, pourrait-on dire, le fondement, la racine et la source de notre nature... » citĂ© par Brown, Le renoncement Ă la chair... . 17 Ăpiphane, Panarion, 26, 5, 2. 18 Galien, Du usu partium, XIV, 9, Kuhn t. 4, p. 183 le sperme est fait de pneuma, en quelque sorte Ă©cumeux ». 19 Augustin, Contra Faustum, 22, 30 ; parali. De moribus ecclesiae catholicae et moribus manichaeorum, II, 18, 65 Nâest-ce pas vous [ les ManichĂ©ens qui, par la raison que les Ăąmes sont enchaĂźnĂ©es Ă la chair, regardez la procrĂ©ation des enfants comme un crime plus grand que lâunion mĂȘme des sexes ? Nâest-ce pas vous qui recommandiez sans cesse dâobserver, autant que possible, le temps pendant lequel la femme, aprĂšs la purification, devient plus apte Ă la conception, et de vous abstenir alors de tout commerce avec elle, pour ne pas exposer une Ăąme Ă sâunir Ă la chair ? » 20 Formule de Bauerschmidt, art. »contraception », dans Fitzgerald dir., EncyclopĂ©die saint Augustin Ă©d. fr. sous la direction de Vannier, p. 347. 21 Augustin, De adulterinis conjugiis, II, 12. 22 Augustin, De nuptiis et concupiscentia, I, 15, 17. Le recours aux amulettes est connu de Pline, Naturalis historia, 29, 27, 85 utilisation de vers dessĂ©chĂ©s en guise dâamulettes prĂ©servatives. 23 Augustin, De bono conjugali, 13, 15 ; Ă opposer Ă 5, 5, citĂ© infra rĂ©fĂ©rence n. 45. 24 Par ex. Contra Faustum, 22, 30, citĂ© supra rĂ©fĂ©rence n. 19. 25 Par ex. De moribus ecclesiae, II, 18, 65, citĂ© supra, n. 19. Voir Hippocrate, De mulierum affectibus, I, 38 ; Soranos, Gynaecia, I, 10, 36. 26 Par ex. De nuptiis et concupiscentia, I, 15, 17, citĂ© supra rĂ©fĂ©rence n. 22. Ces pharmaka sont mentionnĂ©s, entre autres, par Hippocrate, De natura mulieri, 93 ; De mulierum affectibus, I, 102 potions ; Aristote, Historia animalium, 7, 3, 583a et Pline, Naturalis historia, 24, 11, 18 huile de cĂšdre employĂ©e comme onguent spermicide, sur la verge ou dans le vagin. 27 Justin, 1 Apologia, 29, 1 Ou bien nos mariages nâavaient absolument pas dâautre fin que dâĂ©lever nos enfants, ou bien, si nous renoncions au mariage, nous observions une chastetĂ© parfaite » autrement dit, il ne peut y avoir de mariage, câest-Ă -dire de communautĂ© impliquant des relations sexuelles, que sâil y a dĂ©sir dâenfant ; AthĂ©nagore, Legatio, 33, 2 et 6 De mĂȘme que le paysan, une fois quâil a jetĂ© les graines en terre, attend la moisson sans plus semer, de mĂȘme pour nous la procrĂ©ation est la mesure du dĂ©sir. [...] Au commencement, Dieu a créé un seul homme et une seule femme, [...] une communautĂ© de la chair Ă la chair dans lâunitĂ© en vue de la reproduction sexuĂ©e de lâespĂšce » ; ClĂ©ment, Paedagogus, II, 10, 102, 1 Il nâest permis dâĂ©mettre sa semence speirein Ă celui qui a contractĂ© mariage, comme Ă lâagriculteur, que lorsque câest le bon moment pour recevoir la semence » ; Minucius FĂ©lix, Octavius, 31,5 Nous aimons rester fidĂšles au lien dâun seul mariage, le dĂ©sir de procrĂ©er ne nous fait connaĂźtre quâune [seule] femme ou aucune » ; Augustin, Contra Faustum, 19, 26 La femme ne doit se marier que dans la pensĂ©e de devenir mĂšre... » ; De adulterinis conjugiis, 2, 12, 12 Mettre au monde des enfants est la raison premiĂšre naturelle et lĂ©gitime du mariage » ; Confessiones, II, 2, 3 Le flot bouillonnant de la jeunesse... [doit] rencontrer sa fin naturelle dans la procrĂ©ation des enfants. » 28 tB Shabbat, Ă©d. Epstein, p. 538. 29 tB Yemabot, 17a, Ă©d. Epstein, p. 92 = Ă©d. Goldschimdt, p. 366. 30 Philon, Hypothetica, 7, 7. 31 A. Rousselle, Porneia. De la maĂźtrise du corps Ă la privation sensorielle IIe-IVe siĂšcles de lâĂšre chrĂ©tienne, Paris, 1983, p. 156-165. 32 Voir Digeste, 48, 8, 4, 2 et 3 Quâon ne fasse pas dâeunuques » dĂ©crets dâHadrien. 33 Mt 19,12 Il y a des eunuques qui sont nĂ©s ainsi du sein de leur mĂšre, il y a des eunuques qui le sont devenus par lâaction des hommes, et il y a des eunuques qui se sont eux-mĂȘmes rendus tels Ă cause du Royaume des cieux. » 34 Voir Justin, 1 Apologia, 29, 2-3 ; EusĂšbe, Historia ecclesiastica, 6, 8, 1-3. 35 EusĂšbe, Historia eclesiastica, 6, 8, 3. 36 Basile dâAncyre, De virginitate, frag. slavon citĂ© par Rousselle, Porneia, p. 159. 37 Yemabot 12b, Ă©d. Epstein, p. 62 = Ă©d. Goldschmidt, p. 351 autre rĂ©fĂ©rence fournie par Congourdeau ; parall. tB Nidda 45a, Ă©d. Epstein, p. 311. 38 tB Ketubot 37a, Ă©d. Steinsaltz, Ketoubot 2, Paris, 1995, p. 138 = Ă©d. Epstein, p. 202-203. 39 Minucius FĂ©lix, Octavius, 30, 2. 40 JĂ©rĂŽme, Epistulae, 22 Ad Eustochium, 13. 41 Jean Chrysostome, Homilia 24 in Epistulam ad Romanos, 4, sâen prenant aux usages contraceptifs des courtisanes. 42 Augustin, De moribus ecclesiae, II, 18, 65, citĂ© supra, n. 19. 43 Augustin, De nuptiis et concupiscentia, I, 15, 17, citĂ© supra rĂ©fĂ©rence n. 22. 44 Augustin, Confessiones, II, 2, 2. 45 Augustin, De bono conjugali, 5, 5 ; Ă opposer Ă 13, 15. 46 CĂ©saire dâArles, Sermones, 1, 12, CC 103, 9, citĂ© par Noonan, Contraception et mariage. 47 Voir Soranos, Gynaecia, I, 20, 63 Certains conseillent aussi de boire une fois par mois la grosseur dâun pois chiche de baume de CyrĂšne dans deux cyathes dâeau pour dĂ©clencher les rĂšgles [...]. Ces prĂ©parations ne sont pas seulement contraÂceptives, elles font aussi avorter une conception dĂ©jĂ en train. » 48 Sur la morale sexuelle des premiers chrĂ©tiens, on consultera Rousselle, Porneia ; Brown, Le renoncement Ă la chair... 49 Tertullien, De anima, 27, 4. 50 Sur la question, voir Brown, Le renoncement Ă la chair..., passim. 51 Sur la question de lâanimation de lâembryon, on consultera le dossier de textes rĂ©unis par Congourdeau, Lâenfant Ă naĂźtre, Paris, 2000 Ă qui nous empruntons souvent les traductions de J. Martin et Guillaumin pour Tertullien et GrĂ©goire ; lâouvrage trĂšs partisan de Ph. Caspar, Lâembryon au IIe siĂšcle, Paris, 2002 ; et les articles dâE. Lepicard, Lâembryon dans la Bible et la tradition rabbinique », Ăthique. La vie en question, 3 hiver 1992, p. 37-47 ; 4 printemps 1992, p. 58-80 ; A. Cohen, Le Talmud trad. fr., Paris, 1912, p. 123-125 ; enfin les Actes du Colloque sur Lâembryon, organisĂ© par L. Brisson Ă Paris, en juillet 2005 Ă paraĂźtre. 52 F. Dölger, Das Lebensrecht des ungeborenen Kindes und die Fruchtabstreibung in der Bewertung der heidnishen und christlichen Antike », Antike und Christentum, 4 1932, p. 1-61, ici p. 28-32 âEin anonymer christlicher Platoniker des zweites Jahrhunderts ĂŒber Beseelung des Embryoâ. LâidĂ©e dâun bon gĂ©nie » prĂ©sent au moment de la conception pourrait ĂȘtre dâorigine pythagoricienne ; les pythagoriciens pensaient en effet que les Ăąmes Ă©taient des dĂ©mons » qui sâintroduisaient dans les semences ou dans le corps de lâembryon au moment de lâunion sexuelle - lâembryon devant ainsi ĂȘtre considĂ©rĂ© comme animĂ© dĂšs la conception voir A. Rousselle, Les thĂ©ories de lâembryon chez les auteurs mĂ©dicaux antiques et chez les premiers auteurs chrĂ©tiens », Bulletin dâĂ©tude du Centre de lâhistoire de la mĂ©decine, n° 34 tirĂ© Ă part fourni par lâauteur. 53 Par exemple dans la croyance aux anges chargĂ©s de la conception ; voir Midrash ha-Gadol du Pentateuque, sur Lv 12,2 lâange chargĂ© de la grossesse prĂ©lĂšve une goutte de semence... » ; Apocalypse de Pierre, 8,7 [ces damnĂ©s] ont maudit lâange qui nous avait formĂ©s... », et peut-ĂȘtre mĂȘme Tertullien, De anima, 37, 2 les anges chargĂ©s de la croissance des fĆtus. Les paĂŻens, toutefois, connaissaient aussi des divinitĂ©s protectrices de la croissance de lâembryon Tertullien, De anima, 37, 1 la superstition romaine a imaginĂ© une dĂ©esse Alemona, dont la mission est de nourrir le fĆtus dans lâutĂ©rus, puis une Nona, puis une Decima [leurs noms Ă©tant empruntĂ©s aux mois les plus difficiles Ă franchir], puis une Portula pour gouverner lâaccouchement, puis une Lucina, pour produire lâenfant Ă la lumiĂšre... ». Influence juive encore pour la doctrine de la prĂ©existence des Ăąmes, que connaĂźt la littĂ©rature sapientiale jâavais reçu en partage une Ăąme bonne, ou plutĂŽt, Ă©tant bon, jâĂ©tais venu dans un corps sans souillure » Sg 8,19-20 ; tout comme le Talmud Le Talmud enseigne la prĂ©existence des Ăąmes. âDans le septiĂšme ciel, araboth, sont placĂ©s les esprits et les Ăąmes Ă crĂ©er Khag. 12b, câest-Ă -dire non encore nĂ©es, qui seront unies Ă des corps.â » Cohen, Le Talmud, p. 124. 54 ClĂ©ment dâAlexandrie, Eclogae propheticae, 50. 55 Tertullien, De anima, 25, 9 Platon montre en effet que lâĂąme dĂ©rive de la semence... » sans doute dans les Lois VI, 775, abusivement interprĂ©tĂ© ; 27, 6 Dans le bouillonnement mĂȘme de ce dernier stade de la voluptĂ© [...], ne sentons-nous pas quelque chose sortir de notre Ăąme aussi ? [...] Ce sera la semence de lâĂąme [...], tout comme cette humeur reste la semence du corps » ; 27, 4, 8 Nous proclamons une semence en deux espĂšces, corporelle et animale [...] ; introduites ensemble dans leur terrain et leur champ [ la matrice], elles produisent ensemble de deux substances un homme. » 56 Tertullien, De anima, 27, 9. 57 Tertullien, Apologeticum, 9. 8. 58 Tertullien, De anima, 37, 2. 59 GrĂ©goire de Nysse, De opificio hominis, 29, 3, PG 44, 236 B. 60 Ibid., 29, 3, PG 44, 236 D. 61 Ibid., 29, 3, PG 44, 237 A. 62 GrĂ©goire de Nysse, De opificio hominis, 29, 3 La semence humaine doit ĂȘtre conçue comme possĂ©dant dĂšs lâorigine premiĂšre du composĂ© humain la puissance de sa nature dissĂ©minĂ©e en elle. Mais cette puissance se dĂ©veloppe et se manifeste par une sorte dâenchaĂźnement naturel qui lâa conduit vers son achĂšvement [...]. Le corps passe dâune trĂšs petite taille Ă lâĂ©tat achevĂ©. De la mĂȘme façon, la progression de lâactivitĂ© de lâĂąme correspond Ă la croissance du corps. Car la seule chose apparente, dans la premiĂšre constitution, comme dans une racine cachĂ©e en terre, câest sa force de nutrition et de croissance. [...] Ensuite, comme la plante sort Ă la lumiĂšre et produit un germe au soleil, fleurissent les facultĂ©s sensitives. Enfin, Ă la maturitĂ©, lorsque la croissance est parvenue Ă la taille convenable, commence Ă briller, comme un fruit, la facultĂ© de raisonner ; elle ne se manifeste pas tout entiĂšre dâun seul coup, mais sa croissance accompagne le perfectionnement de son instrument. » 63 AthĂ©nagore, De resurrectione, 17, de page Pour citer cet article RĂ©fĂ©rence papier Bernard Pouderon, Tu ne tueras pas lâenfant dans le ventre », Revue des sciences religieuses, 81/2 2007, 229-248. RĂ©fĂ©rence Ă©lectronique Bernard Pouderon, Tu ne tueras pas lâenfant dans le ventre », Revue des sciences religieuses [En ligne], 81/2 2007, mis en ligne le 01 septembre 2012, consultĂ© le 30 aoĂ»t 2022. URL ; DOI de page
SynopsisAvisBande-annonceArticles et vidĂ©osCastingTitre original Kritki film o zabijaniuAnnĂ©e de production 1988Pays Pologne Genre Film - Drame DurĂ©e 84 min. Synopsis L'air grave, Jacek, un jeune homme d'une vingtaine d'annĂ©es au visage ingrat et fermĂ©, erre seul dans les rues de Varsovie. BientĂŽt, il monte dans un taxi et se fait conduire aux abords d'une riviĂšre, dans un faubourg dĂ©sert. Sans raison apparente, il assassine le chauffeur, avant d'ĂȘtre arrĂȘtĂ© par la police L'avis de TĂ©lĂ©star Kieslowski illustre ici le cinquiĂšme commandement de la Bible et dresse un terrible rĂ©quisitoire contre la peine de mort, assorti d'une subtile mĂ©ditation sur le hasard Bande-annonce Vous regardez Tu ne tueras point. Votre bande-annonce dĂ©marrera dans quelques secondes. Articles et vidĂ©os sur Tu ne tueras point 5People Le 16/11/2016 Ă 11h28 Ă 60 ans, Mel Gibson fait son grand retour au cinĂ©ma, non pas en tant que comĂ©dien mais comme... Casting de Tu ne tueras point Acteurs et actricesJan Tesarzle chauffeur de taxiZbigniew Zapasiewiczle jugeArtur BarcisMlody medczyznaRĂ©alisateur
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